Comment entreposer efficacement l’électricité excédentaire produite par le réseau éolien ? La réponse, allemande, tient en cinq lettres : ADELE, acronyme de stockage adiabatique d’air comprimé et d’énergie pour un approvisionnement en électricité…

ADELE, c’est un projet lancé par le producteur et distributeur allemand d’énergies RWE, General Electric, Züblin et le Centre national allemand pour la recherche aéronautique et spatial. L’électricité excédentaire est utilisée pour alimenter un compresseur qui va comprimer de l’air à 27 degrés. Avec la compression, cet air va grimper à 600 degrés. Il va ensuite passer dans un échangeur où il perdra sa chaleur. Cet air comprimé sera entreposé sous terre, dans ce qu’on appelle des aquifères salins. Et on pourra l’utiliser à la demande, en inversant le processus, lorsqu’on aura besoin d’électricité. Une usine de démonstration. d’une capacité de stockage d’un milliard de Watt-heure - l’équivalent de cinq heures de production d’une quarantaine d’éoliennes - devrait être opérationnelle dès 2013.

Enairys, de l’air comprimé à la maison
Enairys, une jeune spin-off de l’EPFL planche elle aussi sur cette technologie. Nous utilisons un compresseur hydraulique, explique Sylvain Lemofouet, co-fondateur d’Enairys. L’eau va comprimer l’air dans une chambre que nous avons spécialement conçue pour cet usage. Grosse différence avec Adele : la chaleur produite lorsque l’on comprime l’air n’est pas stockée mais évacuée avec un échangeur classique. Cet air comprimé est stocké dans des bonbonnes. Notre objectif est d’aller jusqu’à une pression 400 bars. Ce qui permet d’avoir beaucoup d’énergie dans un petit volume et de cibler de petites applications telles qu’une maison. Enairys espère de lancer en 2013 déjà son système de stockage hydropneumatique, alimenté par petite éolienne ou photovoltaïque système qui pourra être utilisé également pour alimenter une voiture à air comprimé.